Dans une cuisine du XVIIIe siècle, une femme noire est représentée en train d’écailler un poisson.
Sur une fresque en azulejos du Palácio dos Sousa Mexia – aujourd’hui Musée de Lisbonne – elle apparaît, figée dans le rôle d’esclave domestique : penchée sur la table, le couteau à la main, un chat à ses pieds, et un sourire forcé aux lèvres.

Ce type de scène, rare mais évocatrice, faisait rire les élites. On y caricaturait les “manières” supposées des esclaves, tout en les réduisant à des accessoires de la vie aristocratique. Ces représentations faisaient partie intégrante du décor .

La première fois que j’ai vu ce dessin j’ai été interloquée. Cette femme a-t-elle vraiment existé ? Ou c’est juste une représentation caricaturale ?
Moi, j’ai voulu lui rendre ce qu’on lui a nié : une présence.

À travers mes carreaux de faïence, réalisés avec une encre japonaise, je détourne cette image pour lui redonner une voix.
C’est une satire. Un geste de mémoire. Une tentative de réparation, par la céramique.

Par l’encre et la faïence, je lui rends un peu de ce qu’on lui a volé :
un visage, une histoire, une dignité.

Une peinture de style traditionnel représentant un homme au centre, entouré d'illustrations de fleurs, d'animaux et de poissons, réalisée sur des carreaux de céramique bleus et blancs.

faïences originales de référence

Carrelage illustrant un homme cuisinant avec des animaux et des fleurs dans un style traditionnel azulejos, principalement en bleu et blanc.